Marché du travail et signaux de récession : complexité des indicateurs

  • L'indicateur Sahm signale une récession par l'augmentation du taux de chômage.
  • La Réserve fédérale est sous pression pour assouplir la politique monétaire afin d'éviter une récession.

Eulerpool News·

Le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Jerome Powell, a récemment parlé de l'« indicateur Sahm », qui a historiquement prédit les récessions lorsque la moyenne mobile sur trois mois du taux de chômage dépasse de 0,5 point de pourcentage ou plus le creux de 12 mois. Powell a néanmoins souligné qu'il s'agit d'une régularité statistique et non d'une loi naturelle. Claudia Sahm, l'économiste à qui l'indicateur doit son nom, est d'accord avec cette évaluation et décrit ces indicateurs comme des régularités empiriques des données économiques passées. En dépit de la hausse du taux de chômage à 4,3 % en juillet, qui a déclenché l'indicateur Sahm, les distorsions dues à la pandémie pourraient exagérer le signal. Sahm soutient que les changements inhabituels dans l'offre de travail, causés par la pandémie et l'immigration, pourraient surévaluer la faiblesse du marché du travail. En général, il est conseillé de ne pas se fier exclusivement à un seul signal, comme ce fut également le cas avec le signal de la courbe des rendements et l'indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board. L'économie est complexe et de nombreux facteurs sont en jeu. Par exemple, la situation économique actuelle montre des offres d'emploi exceptionnellement élevées, ce qui témoigne d'une forte demande. Au sommet de mars 2022, il y avait deux postes vacants par personne au chômage. Cette courbe de demande a jusqu'à présent mis au défi la théorie traditionnelle selon laquelle des offres d'emploi en baisse sont associées à une augmentation du chômage et une diminution de l'inflation, comme l'expliquent la courbe de Beveridge et la courbe de Phillips. Cela ne signifie toutefois pas que ces théories sont inutiles. Les données du marché du travail de la semaine révèlent un ralentissement des créations d'emplois et une augmentation du taux de chômage à un sommet de 3 ans. Simultanément, on observe une baisse des demandes d'allocations chômage, des augmentations de salaires et de la confiance des travailleurs. Ces développements augmentent la pression sur la Réserve fédérale pour assouplir la politique monétaire afin d'éviter une récession. Malgré les signes récents d'une économie en ralentissement, une récession reste un état normal et non improbable. Cette semaine, Sam Stovall de CFRA a relevé l'objectif sur 12 mois pour le S&P 500 à 6 145, ce qui représente une potentielle augmentation de valeur de près de 14 %. Les données récentes montrent également un marché immobilier en stabilisation et une amélioration des dépenses des consommateurs, même si la confiance des consommateurs diminue. Les taux hypothécaires ont légèrement baissé et les prix des maisons ont continué d'augmenter. En somme, les indicateurs économiques évoluent vers un état d'équilibre, même si les risques pour l'inflation et l'emploi doivent encore être examinés. La prochaine réunion de la Réserve fédérale est prévue pour les 17 et 18 septembre, au cours de laquelle une éventuelle révision des taux pourrait être discutée.
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