Le plan budgétaire du Labour : danse fiscale sur la glace fine

Rachel Reeves annoncera ce mois-ci le premier budget du parti travailliste depuis 15 ans – un événement fiscal très attendu qui tient le monde financier en haleine. En tant que chancelière de l'Échiquier, Reeves doit relever le défi d'équilibrer un déficit de recettes publiques de 22 milliards de livres, annoncé dès juillet. Les régulateurs sont déjà alarmés, car le Premier ministre Sir Keir Starmer a qualifié l'événement de « douloureux mais nécessaire ». Des augmentations d'impôts et des réductions de dépenses sont attendues. Particulièrement controversée est la réduction des points forts pour les paiements de carburant d'hiver, qui a déclenché un débat houleux. Le manifeste du parti travailliste garantit de ne pas augmenter les impôts pour les travailleurs, ce qui exclut des changements dans l'impôt sur le revenu et la TVA. Cependant, des experts comme Paul Johnson, directeur de l'Institut des études fiscales, critiquent le manque de marge de manœuvre, car les principales sources de revenus étatiques restent intouchées. De même, une augmentation de la contribution patronale aux cotisations d'assurance nationale est maintenant discutée, ce qui pourrait rapporter 17 milliards de livres par an. Bien que les responsables soulignent qu’il ne s’agit pas d’une augmentation d’impôt pour la population active, Johnson y voit une violation claire des promesses travaillistes. Par ailleurs, des rumeurs circulent selon lesquelles l'ajustement de l'impôt sur les gains en capital est en débat. Les recettes pourraient être augmentées de 5,2 milliards de livres par an grâce à un rapprochement des tranches d'imposition avec l'impôt sur le revenu. La marge de manœuvre pour Reeves est étroite, et la pression sur ses ministres est énorme – un exercice d'équilibriste qui mettra à l'épreuve le gouvernement britannique.