La Fed sous pression : Envisage des réductions drastiques des taux d'intérêt après un rapport décevant sur le marché du travail

La pression sur la Réserve fédérale pour qu’elle baisse les taux d’intérêt augmente, après d’importantes ventes à Wall Street et un rapport décevant sur le marché du travail alimentant la crainte d'une récession. Les opérateurs s’attendent désormais à ce que la Fed agisse de manière plus agressive dans les mois restants de l’année 2024. Ils prévoient des baisses de taux d'un demi-point de pourcentage en septembre et en novembre, ainsi qu'une autre baisse d'un quart de point en décembre. Jusqu'à présent, seules deux baisses d'un quart de point étaient attendues pour le reste de l'année. Michael Feroli, chef économiste de JPMorgan, souligne que les arguments en faveur d'une baisse des taux avant la prochaine réunion prévue les 17 et 18 septembre deviennent de plus en plus forts. Dans une note de recherche, Feroli a insisté sur le fait qu'il existe "de fortes raisons d'agir avant septembre." La Fed est "nettement en retard sur la courbe", a-t-il ajouté, prévoyant une baisse de taux de 50 points de base en septembre, suivie d'une autre baisse de 50 points de base en novembre. Wilmer Stith, gestionnaire de portefeuille obligataire chez Wilmington Trust, ne s'attend pas à une baisse des taux en dehors d'une réunion régulièrement planifiée, car cela pourrait déstabiliser les investisseurs. Normalement, la Fed réserve de telles mesures pour des périodes de crises extrêmes. "Si les choses continuent de se dégrader aussi rapidement qu'il semble, tout est possible", a déclaré Stith. "Mais je pense qu'il est peu probable qu'ils agissent entre les réunions, car cela apporterait encore plus de peur sur le marché." Le président de la Fed, Jay Powell, a rejeté l'idée d'une baisse des taux de 50 points de base lors d'une conférence de presse la semaine dernière, indiquant qu'une baisse de 25 points de base en septembre serait plus probable si la Fed devait agir. "Je ne veux pas vraiment dire de manière concrète ce que nous allons faire, mais ce n'est pas quelque chose auquel nous pensons actuellement", a déclaré Powell. "Bien sûr, nous n’avons pris aucune décision jusqu’à présent." Powell aura une autre occasion d'exprimer ses réflexions sur la politique monétaire lors de la conférence annuelle de la Fed à Jackson Hole, dans le Wyoming, dans environ deux semaines. L'attention portée à la Fed s'est intensifiée vendredi dernier alors que de nouveaux signes de refroidissement du marché du travail apparaissaient. Les données du Bureau of Labor Statistics ont montré que l'économie américaine avait créé 114 000 emplois non-agricoles en juillet, moins que les 175 000 attendus par les économistes. Le taux de chômage a grimpé à 4,3 % - son plus haut niveau depuis octobre 2021. Les nouvelles données ont accru les inquiétudes de certains observateurs de la Fed selon lesquelles la banque centrale aurait dû baisser les taux lors de sa réunion des 30 et 31 juillet pour anticiper une économie américaine en ralentissement avant qu'elle ne plonge en récession. Au lieu de cela, les décideurs ont choisi de maintenir les taux à un niveau record de 23 ans. Stith a déclaré qu'il ne croyait pas que le rapport sur le marché du travail annonçait une récession, mais que les opérateurs n'avaient pas prévu un ralentissement économique, ce qui explique certaines des ventes à Wall Street alors que les positions étaient liquidées. Le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, a déclaré à Bloomberg que la banque centrale ne réagirait pas de manière excessive et que les décideurs politiques recevront de nombreuses données avant la prochaine réunion de la Fed. Goolsbee a cependant noté que si les taux restaient restrictifs trop longtemps et que le chômage augmentait, les décideurs devraient envisager de répondre à cette situation. Ross Mayfield, stratège chez Baird, a déclaré à Yahoo Finance qu'une baisse des taux de 50 points de base devrait être envisagée. "Je pense que la Fed y réfléchira." "Rétrospectivement, il est clair qu'ils auraient probablement dû commencer à baisser les taux en juillet.