Allemagne risque la plus grande crise économique depuis plus de 20 ans

18/02/2024 13:00

Gouvernement fédéral contre DIHK : une légère croissance attendue, mais l'industrie anticipe une nouvelle baisse - une tendance préoccupante au sein des entreprises.

La Chambre de Commerce et d'Industrie Allemande (DIHK) a obtenu un résultat alarmant dans son enquête annuelle auprès de plus de 27 000 entreprises : elle prévoit pour cette année un nouveau recul de la performance économique de 0,5 %. Le produit intérieur brut avait déjà diminué de 0,3 pour cent en 2023. Le mauvais moral des entreprises se renforce et les prévisions d'affaires pour les douze prochains mois sont préoccupantes. 35 pour cent des entreprises interrogées s'attendent à une détérioration, tandis que seulement 14 pour cent anticipent une amélioration.

Une tendance particulièrement préoccupante dans les données d'enquête : 33 pour cent des entreprises prévoient de réduire leurs investissements en Allemagne, tandis que seulement 24 pour cent envisagent une expansion. Selon la DIHK, cela perpétue la tendance négative de l'été 2023 et pourrait avoir des effets à long terme. L'association met en garde contre un nouveau repli de l'économie d'une ampleur similaire à celle de la crise prolongée de 2002 et 2003.

Pour contrecarrer cette évolution, la DIHK demande une action résolue de la part du gouvernement fédéral. Martin Wansleben, directeur général de la DIHK, souligne qu'il n'existe pas de meilleure alternative pour les partis en exercice - SPD, Verts et FDP - que de passer à la vitesse supérieure dès maintenant. Les fortes augmentations de taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation élevée ont un impact négatif sur la conjoncture économique. Les affaires internationales des entreprises allemandes s'en sortent moins mal que redouté, mais le problème réside en Allemagne même.

Près de trois entreprises sur cinq considèrent désormais les conditions-cadres de la politique économique comme un risque d'affaires. Il s'agit d'une valeur record préoccupante dans les enquêtes de la DIHK. En particulier, la bureaucratie omniprésente est perçue comme problématique par les entreprises. Selon Wansleben, la réduction de la bureaucratie annoncée par le gouvernement n'est pas encore ressentie dans les entreprises.

Autres risques commerciaux : les prix élevés de l'énergie, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, la faible demande intérieure et les coûts de travail élevés. Cela conduit de plus en plus souvent les entreprises à réduire leurs investissements. Selon Wansleben, il faut faire tout ce qui peut conduire à une augmentation de l'offre des entreprises, sans pour autant encourager l'inflation. À titre d'exemple, il cite la réduction urgente de la bureaucratie nécessaire. La DIHK demande même la suspension de la loi allemande sur les chaînes d'approvisionnement, qui tient les plus grandes entreprises responsables des problèmes dans leurs chaînes d'approvisionnement.

Le gouvernement fédéral, selon le ministre des Finances Christian Lindner (FDP), prévoit de présenter un concept pour renforcer le site économique national d'ici le printemps. Toutefois, les visions des différents partis divergent encore considérablement. Alors que les Verts prônent un fonds spécial pour les investissements financé par l'endettement, le FDP privilégie les allégements fiscaux et la réduction de la bureaucratie. Aussi bien Lindner que le ministre de l'Économie Robert Habeck (Verts) ont récemment qualifié l'Allemagne de pays ayant perdu en compétitivité, tandis que le chancelier Olaf Scholz (SPD) se montre plus optimiste.

La semaine prochaine, le gouvernement fédéral va officiellement réduire ses prévisions de croissance pour 2024 de 1,3 % à seulement 0,2 %. Lindner qualifie cette évolution de "honteuse" et de "dangereuse sur le plan social". L'Allemagne risque de se retrouver à nouveau parmi les derniers pays industrialisés. En 2023, aucune démocratie occidentale n'a fait pire. Selon Lindner, l'Allemagne s'appauvrira si rien n'est fait.

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