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Commerce d'armes sur X : des marchands yéménites vendent ouvertement des armes sur une plateforme de réseaux sociaux

Des trafiquants d'armes dans la région houthi du Yémen utilisent la plateforme de réseaux sociaux X (anciennement Twitter) pour vendre ouvertement des armes, ce qui indique un manque de contrôle et de modération depuis la prise de contrôle par Elon Musk.

Eulerpool News 27 août 2024, 13:12

Les trafiquants d'armes du Yémen utilisent la plateforme de médias sociaux X, anciennement connue sous le nom de Twitter, pour vendre ouvertement des Kalachnikovs, des pistolets, des grenades et des lance-grenades. Ces trafiquants opèrent principalement dans la capitale Sanaa et dans les zones contrôlées par les rebelles houthis, un groupe soutenu par l'Iran et classé comme organisation terroriste par les États-Unis et l'Australie.

Edmund Fitton-Brown, ancien ambassadeur britannique au Yémen et actuellement actif pour le Counter Extremism Project, souligne : « Il est impensable que ces trafiquants d’armes n’agissent pas pour le compte des Houthis. » Il ajoute que les commerçants privés qui essaieraient de vendre des armes au gouvernement yéménite seraient rapidement stoppés.

Une enquête du journal britannique The Times a révélé que plusieurs comptes yéménites sur la plateforme arboraient même la coche bleue de vérification. Malgré des demandes répétées, ni The Times ni la BBC n'ont encore reçu de déclaration de X. Depuis le rachat par Elon Musk en 2022, la plupart des modérateurs de contenu de la plateforme ont été licenciés, rendant ainsi le contrôle des activités illégales considérablement plus difficile.

La publicité, principalement rédigée en arabe, cible surtout les clients yéménites dans un pays où l'on dit que le nombre d'armes dépasse de trois fois celui de la population. La BBC a trouvé plusieurs exemples d'annonces en ligne proposant des armes à des prix en riyals yéménites et saoudiens. Les annonces sont souvent accompagnées de descriptions alléchantes pour attirer les acheteurs potentiels. Par exemple, une offre vante « un artisanat de première classe et une garantie exceptionnelle » et présente une AK-47 modifiée comme « le meilleur choix ». Dans une vidéo de démonstration, filmée de nuit, le vendeur montre comment il tire avec un chargeur de 30 coups en mode automatique. Une autre offre met en avant des pistolets Glock de couleur sable, fabriqués au Pakistan, pour environ 900 dollars américains.

Ces annonces ne sont cependant pas cachées dans les profondeurs du Dark Web, où des marchandises illégales sont normalement échangées, mais sont accessibles à des millions de personnes sur X. En conséquence, la ONG britannique Tech Against Terrorism a lancé un appel urgent aux plateformes technologiques pour qu'elles retirent activement d'Internet et des réseaux sociaux les contenus soutenant les Houthis.

Les Houthis, une minorité tribale des montagnes, ont pris le pouvoir au Yémen en 2014 et ont renversé le gouvernement reconnu par l'ONU. Depuis, une intervention militaire de sept ans dirigée par l'Arabie saoudite n'a pas réussi à les déloger, tandis que le pays sombrait dans une guerre civile. Fin 2023, les Houthis, qui disposent d'un vaste arsenal de drones et de missiles, dont beaucoup sont fabriqués en Iran, ont intensifié leurs attaques contre les navires commerciaux et militaires en mer Rouge. Bien que les Houthis prétendent mener ces attaques au nom des Palestiniens de la bande de Gaza, beaucoup des navires attaqués n'avaient aucun lien avec Israël.

Une opération maritime dirigée par les États-Unis au large des côtes n’a pas pu empêcher les attaques houthis contre la navigation, ce qui a entraîné des conséquences dévastatrices pour le commerce par le canal de Suez en Égypte.

Ces développements soulèvent de graves questions sur le rôle des plateformes de médias sociaux dans la diffusion et la vente d'armes et montrent la nécessité d'un contrôle et d'une modération plus stricts sur ces plateformes.

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