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22/04/2024 13:00

VW collabore avec les syndicats

La décision de représentation par l'UAW pourrait, à long terme, entraîner une augmentation des coûts de main-d'œuvre entre VW et les usines organisées syndicalement.

Le passage de l'usine Volkswagen de Chattanooga sous la représentation du syndicat United Auto Workers (UAW) marque un tournant significatif pour le constructeur automobile allemand, jusqu'ici habitué à une relation coopérative avec les syndicats. Suite au vote des employés en faveur de la représentation syndicale, cela souligne un possible glissement vers une dynamique plus conflictuelle, typique du secteur automobile américain.

Volkswagen, qui entretient traditionnellement des relations apaisées avec les syndicats en Europe, pourrait être confronté à de nouveaux défis aux États-Unis. L'UAW, connue pour son attitude combative envers les constructeurs américains, pourrait adopter une approche plus dure. Lors d'une célébration avec les travailleurs de VW, le président de l'UAW, Shawn Fain, a souligné que le "véritable combat" commençait maintenant, en particulier pour obtenir des conditions de travail équitables et de meilleurs termes contractuels.

Les négociations entre VW et l'UAW ne se limiteront pas aux salaires et aux horaires de travail, mais incluront également des protocoles de sécurité et d'autres conditions de travail. Malgré les nouveaux défis, VW reste optimiste, les investissements aux États-Unis, en particulier dans le secteur des véhicules électriques, se poursuivant. VW prévoit d'élargir sa gamme de véhicules électriques aux États-Unis au cours des prochaines années pour accroître sa part de marché.

Cette étape intervient à un moment où l'incertitude géopolitique et le risque de barrières commerciales supplémentaires forcent les fabricants allemands à établir leurs sites de production plus près des marchés de consommateurs. Des analystes tels que Fabian Brandt d'Oliver Wyman soulignent que l'adhésion au syndicat pourrait être le prix à payer pour une production locale.

La décision de représentation par l'UAW pourrait à long terme homogénéiser les coûts de main-d'œuvre entre VW et les usines syndiquées de Detroit et d'autres lieux, renforçant le pouvoir de négociation du syndicat et pouvant entraîner des salaires plus élevés dans toute l'industrie.

VW a des expériences passées avec l'UAW, lorsqu'en 1978, peu après l'ouverture de sa première usine américaine en Pennsylvanie, une grève sauvage a éclaté. Ces expériences pourraient devenir à nouveau pertinentes à Chattanooga, alors que VW tente d'établir une relation constructive privilégiant la stabilité et la sécurité de l'emploi plutôt que la confrontation.

L'évolution à Chattanooga sera probablement surveillée alors que VW continue d'étendre sa présence aux États-Unis, y compris la nouvelle usine Scout Motors en Caroline du Sud qui produira des véhicules tout-terrain entièrement électriques. Ces événements sont d'une importance cruciale car ils vont façonner non seulement l'avenir de VW aux États-Unis, mais aussi les relations entre les travailleurs américains et l'un des plus grands constructeurs automobiles du monde.

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