Hertz défie Tesla : Le loueur de voitures américain vend environ 20 000 véhicules électriques de sa flotte américaine et les remplace par des modèles thermiques. Cela constitue un revers important pour la mobilité électrique et son précurseur Tesla. Même la concurrence allemande Sixt a renoncé à la location de véhicules Tesla. Mais pourquoi ces deux loueurs de voitures prennent-ils cette décision ?

En guise de justification pour le changement de stratégie, Hertz fait référence aux coûts élevés de réparations et de dommages sur les véhicules électriques. Selon l'entreprise, les dépenses liées aux réparations suite à des accidents étaient particulièrement élevées au quatrième trimestre, entraînant une dévalorisation d'environ 245 millions de dollars. Une telle charge importante soutient la décision de réduire la flotte de voitures électriques.

Déjà en avril 2022, Hertz a annoncé son intention d'acheter jusqu'à 65 000 voitures électriques de Polestar. Quelques mois auparavant, l'entreprise avait également annoncé son intention d'intégrer 100 000 voitures Tesla dans sa flotte d'ici la fin de l'année 2022.

Cependant, Tesla a considérablement réduit ses prix, ce qui a un impact négatif sur l'évolution de la valeur résiduelle des véhicules électriques. Même constat pour le concurrent Sixt, qui a annoncé ne plus louer de véhicules Tesla et se retirer des voitures électriques en raison de réparations coûteuses.

Contrairement à Sixt, qui vend généralement ses voitures neuves aux fabricants après un certain temps, l'entreprise a assumé le risque de valeur résiduelle avec les véhicules Tesla. Au lieu de cela, Sixt mise désormais sur des marques allemandes telles que BMW, Mercedes et Audi, ainsi que sur le leader du marché chinois BYD, pour convertir sa flotte de 70 à 90 % en voitures électriques d'ici 2030.

Le vendredi, l'entreprise bavaroise a refusé de commenter la décision de Hertz, tandis qu'Europcar a souligné sa volonté de continuer à miser sur la mobilité électrique.

En plus des préoccupations des loueurs de voitures, le scepticisme à l'égard du développement de la mobilité électrique augmente dans son ensemble. Sur le marché européen, la demande privée de véhicules électriques est en baisse en raison de la suppression des subventions publiques.

Selon l'analyste Adam Jonas de Morgan Stanley, les attentes vis-à-vis de la mobilité électrique doivent peut-être être revues à la baisse.

Avec la décision d'Hertz de renoncer davantage aux voitures électriques, les problèmes de qualité des véhicules se font jour. En raison de l'offre limitée de voitures électriques sur le marché et de leur jeune âge, il existe des données limitées sur leur fiabilité.

Selon les experts en vérification du TÜV, les suspensions d'essieu et les disques de frein sont les défauts les plus fréquents sur les véhicules électriques. Dans le rapport sur les voitures d'occasion du TÜV et de "Autobild", la Tesla Model 3 a occupé la dernière place parmi 111 modèles examinés.

Selon des cercles industriels, il y a aussi des problèmes logistiques pour les composants des voitures électriques, ce qui entraîne des délais d'attente plus longs et des coûts plus élevés. Même les pièces simples comme les pare-brise ou les pare-chocs sont souvent difficiles à obtenir et plus chères que pour les voitures à combustion.

Pour les loueurs de voitures, cela se traduit finalement par moins de profit. Selon les données de Bloomberg NEF, des fournisseurs tels que Sixt ou Hertz gagnent en moyenne 8,40 dollars de plus par semaine avec des voitures à essence par rapport aux voitures électriques. Cette différence est également observée dans des endroits comme les aéroports internationaux de Munich et d'Orlando, où les loueurs de voitures exploitent des stations de location.

Dans l'ensemble, la décision de Hertz et Sixt de se séparer des voitures électriques constitue un recul pour la mobilité électrique. Cependant, les préoccupations concernant les réparations coûteuses et les problèmes de qualité des véhicules ne doivent pas être ignorées.

Ces développements mettent en évidence que la mobilité électrique continue de faire face à des défis et que les attentes doivent peut-être être ajustées.