Le marché mondial très disputé des voitures électriques a été dominé ces dernières années notamment par les entreprises chinoises, telles que BYD soutenue par le célèbre investisseur Warren Buffett, qui a même détrôné le constructeur américain de voitures électriques Tesla en tant que leader mondial au cours du dernier trimestre. Mais les concurrents ne sont pas actifs uniquement sur le marché chinois, ils cherchent également à s'implanter en Europe et aux États-Unis.
Elon Musk, PDG de Tesla, se concentre principalement sur la Chine. Lors de la présentation des résultats de Tesla, il a exprimé ses préoccupations concernant les concurrents chinois et a même appelé à l'instauration de barrières commerciales pour protéger les entreprises automobiles nationales. Musk perçoit les importations chinoises comme une menace existentielle pour Tesla et d'autres constructeurs automobiles opérant à l'échelle mondiale.
L'Alliance for American Manufacturing (AAM), un partenariat à but non lucratif entre les principaux fabricants américains et les United Steelworkers, met en garde contre la stratégie agressive des constructeurs automobiles chinois. Dans son rapport "En route de collision : La menace existentielle de la Chine pour l'industrie automobile américaine et son chemin à travers le Mexique", l'AAM décrit le danger des importations chinoises passant par le Mexique vers les États-Unis.
Selon le rapport, les constructeurs automobiles chinois poussent de plus en plus vers le Mexique pour y construire d'importants sites d'assemblage. Une analyse de l'Economic Policy Institute montre que les investissements directs étrangers de la Chine au Mexique ont augmenté de 126 % entre 2018 et 2022, la majorité étant destinée au secteur automobile. Le Mexique est le deuxième plus grand importateur de voitures chinoises, mais la plupart sont ensuite exportées vers les États-Unis.
Le Mexique fait partie de l'accord successeur de l'ALENA, l'USMCA, qui accorde un statut d'exonération douanière aux véhicules en provenance du Mexique et des États-Unis sous réserve de certaines exigences. Ainsi, les constructeurs automobiles chinois qui établissent des usines au Mexique peuvent indirectement accéder au marché américain via l'espace ALENA.
L'AAM met en garde contre le fait que les constructeurs automobiles chinois ont bénéficié d'un soutien financier et réglementaire pendant des années, ce qui les dote d'une surcapacité de production et de fonds importants. Cela représente une menace significative pour l'industrie automobile nationale, avec des risques de perte d'emplois et de réduction de capacité si des mesures ne sont pas prises.
L'organisation recommande donc aux décideurs politiques au niveau fédéral de prendre des mesures pour protéger l'industrie automobile nationale. Cela inclut, entre autres, une augmentation des tarifs douaniers sur les importations de voitures chinoises et un renforcement des règles d'origine dans le cadre de la révision à venir de l'USMCA en 2026. De plus, des mesures supplémentaires contre le travail forcé dans l'industrie automobile chinoise devraient être prises. L'AAM estime que Washington devrait agir pour sauvegarder l'industrie automobile nationale face à la menace de la concurrence des importations chinoises.
