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Volkswagen prévoit une restructuration massive face à la baisse des bénéfices et à la concurrence acharnée.

Volkswagen prévoit des fermetures d'usines et des suppressions d'emplois étendues pour faire face à la crise, mais la concurrence persistante et la baisse des marges suscitent un scepticisme durable parmi les investisseurs.

Eulerpool News 31 oct. 2024, 16:22

Le géant allemand de l'automobile Volkswagen fait face à une restructuration majeure pour surmonter sa crise. L'entreprise prévoit la fermeture de plusieurs sites en Allemagne et la suppression de dizaines de milliers d'emplois. L'objectif est de réduire les coûts élevés et d'augmenter la rentabilité. Cependant, la question centrale demeure : ces mesures seront-elles suffisantes pour résoudre durablement les problèmes existants ?

Au troisième trimestre 2024, Volkswagen a enregistré une baisse drastique de ses bénéfices de 64 %, aggravant une situation déjà difficile pour le groupe. Le marché chinois est particulièrement problématique, avec une baisse de 10 % des livraisons au cours des neuf premiers mois de l'année. Les revenus des coentreprises en Chine devraient s'élever à seulement environ 1,6 milliard d'euros cette année, soit à peu près la moitié de la valeur de l'année précédente. La concurrence des fabricants chinois locaux, qui proposent des véhicules plus abordables et performants, constitue un défi structurel qui ne peut être facilement inversé.

En plus de sa faible performance en Chine, Volkswagen lutte contre un ralentissement cyclique sur le marché européen des véhicules. Les ventes de véhicules en Europe devraient chuter à 14 millions cette année, contre 16 millions avant la pandémie. Cette évolution oblige le groupe à repenser et ajuster drastiquement sa base de coûts.

Une partie essentielle des problèmes réside dans les marges de la marque principale Volkswagen. Au troisième trimestre, les marges bénéficiaires ont chuté à seulement 1,8 % du chiffre d'affaires, bien en dessous de l'objectif annuel de 5,6 %. En comparaison, le concurrent Renault prévoit des marges d'EBIT proches de 8 % pour l'ensemble de l'année. Pour atteindre l'objectif de marge, Volkswagen prévoit une augmentation à 6,5 % d'ici 2026 et a déjà annoncé l'année dernière des améliorations de performance d'une valeur de 10 milliards d'euros. Les mesures actuelles de fermeture d'usines et de réduction d'effectifs pourraient permettre d'économiser 4 milliards d'euros supplémentaires, ce qui représente au total environ 15 % du chiffre d'affaires de VW – plus que nécessaire pour atteindre l'objectif de marge.

Malgré ces mesures étendues, les investisseurs restent sceptiques. Beaucoup craignent que la concurrence des prix, notamment avec les fabricants chinois, et la pression sur les marges due aux véhicules électriques continuent d'affecter la rentabilité. De plus, la restructuration prévue rencontre une résistance, car les pertes massives d’emplois et les fermetures d’usines posent des défis sociopolitiques et économiques.

Volkswagen se négocie en bourse avec un multiple de 3,3 fois les bénéfices annuels prévus. Cela reflète le manque de confiance des investisseurs quant à la capacité du groupe à surmonter sa crise avec succès.

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