Chip-titans en bataille juridique : Arm et Qualcomm devant le tribunal

Dans un litige juridique très attendu, les géants des puces Arm et Qualcomm s'affrontent cette semaine dans le Delaware. Le procès promet de révéler les détails de l'alliance brisée entre ces anciens partenaires, divisés par l'acquisition à 1,4 milliard de dollars d'une start-up. Au cœur du conflit se trouve l'acquisition par Qualcomm du concepteur de puces californien Nuvia en 2021. Arm, soutenu par SoftBank, accuse Qualcomm de ne pas avoir obtenu les autorisations nécessaires pour le transfert de la licence de Nuvia, utilisant ainsi illégalement la technologie d'Arm. Qualcomm soutient que sa licence existante avec Arm est suffisante. Pour la première fois en 34 ans d'histoire, Arm a poursuivi l'un de ses plus grands clients pour protéger sa propriété intellectuelle. Ce conflit public dévoile des accords de licence jusqu'alors secrets. Qualcomm, en revanche, est habitué aux litiges de propriété intellectuelle, comme le montre son conflit spectaculaire avec Apple, résolu en 2019. Plutôt que de demander des compensations financières, Arm exige la destruction des produits prétendument contrefaits. Une résiliation de licence menace si Qualcomm ne répond pas aux accusations. Cela pourrait entraîner des pertes pour les deux parties : pour Qualcomm, la perte de l'architecture Arm ; pour Arm, la perte d'un client important. Qualcomm a de son côté déposé une contre-plainte. Un ultimatum d'Arm pour répondre aux préoccupations court parallèlement à la fin du procès. L'entreprise Nuvia a été cofondée par Gerard Williams, un ancien concepteur en chef des puces d'Apple, qui témoignera également. Si Arm remporte l'affaire, il reviendra à la juge Maryellen Noreika de déterminer les mesures appropriées. Un appel de la partie perdante semble probable. L'analyste Stacy Rasgon de Bernstein juge l'escalade sceptique et considère qu'un accord serait judicieux, car les deux entreprises dépendent l'une de l'autre.