Les enfants sont davantage menacés, car la pollution affecte le développement des poumons. La concentration de particules fines, connues sous le nom de PM 2,5, était de 523 mg par mètre cube, soit 104,6 fois plus élevé que les directives recommandées par l'OMS. Une exposition prolongée à ces particules, environ 30 fois plus minces qu'un cheveu humain et pouvant pénétrer dans la circulation sanguine par les poumons, a été liée à des maladies cardiaques chroniques et des maladies respiratoires. Dinesh Raj, pédiatre en chef à l'hôpital Holy Family à New Delhi, fait état d'une augmentation de la toux chez les enfants, où de plus en plus d'enfants asthmatiques sont hospitalisés pour une aggravation aiguë.

"Même les nourrissons sont amenés en traitement ambulatoire pour des problèmes respiratoires", dit-il, ajoutant que les enfants atteints d'infections respiratoires présentent des symptômes plus sévères qui mettent plus de temps à se calmer. La pollution de l'air provenant de diverses sources, y compris le trafic routier, les chantiers de construction et la combustion de la biomasse dans les états agricoles, a contribué à près de 1,7 million de décès en Inde en 2019, selon la revue spécialisée The Lancet. Les enfants sont particulièrement vulnérables, la pollution de l'air nuisant au développement de leurs poumons et augmentant le risque de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.

Les enfants de New Delhi ne se rendront pas à l'école cette semaine, le gouvernement ayant pris des mesures urgentes pour protéger ses plus jeunes résidents de la qualité de l'air extrêmement toxique. L'indice de qualité de l'air a atteint 565 dans certaines zones, ce qui a fait de New Delhi la ville la plus polluée du monde vendredi matin, selon la société de surveillance IQAir.

Le Comité régional de gestion de la qualité de l'air a activé un plan de crise qui prévoit, entre autres, l'arrêt des projets de construction, l'utilisation des transports publics et le télétravail, si possible. Habituellement, la qualité de l'air à Delhi se détériore entre octobre et novembre en raison d'un mélange de facteurs tels que les schémas météorologiques, les émissions et les basses températures qui empêchent la dispersion des polluants. Mumbai enregistre également une forte pollution, ce qui a incité la Fédération indienne de cricket à interdire les feux d'artifice traditionnels pendant la Coupe du monde de cricket en cours, rapporte l'Indian Express.

Vendredi, Lahore au Pakistan, la deuxième ville la plus polluée du monde selon le voisin de l'Inde, avait un index de qualité de l'air de 335.

Alors que l'Asie reste un point chaud pour la pollution, les préoccupations concernant les impacts sanitaires de la mauvaise qualité de l'air augmentent partout dans le monde, car des niveaux de pollution similaires sont également observés dans les grandes villes aux États-Unis et au Canada à cause des incendies de forêt, une tendance qui devrait s'intensifier à cause du changement climatique.