La société américaine de semi-conducteurs Intel et le gouvernement américain sont dans les dernières phases de négociation d'un paquet d'aide de 8,5 milliards de dollars, qui pourrait être finalisé avant la fin de l'année, selon des personnes familières avec la question ayant confirmé à Financial Times. Les discussions, qui se poursuivent depuis plusieurs mois, sont complexes et techniques, alors qu'Intel met en œuvre des réductions de coûts drastiques pour stabiliser son activité en difficulté.
Parallèlement, la situation actuelle d'Intel a suscité l'intérêt d'autres entreprises. Le géant des puces Qualcomm aurait envisagé une possible participation dans Intel, tandis que d'autres acheteurs potentiels pourraient également se manifester. La conclusion du paquet d'aide publique enverrait un signal fort de la confiance du gouvernement américain dans Intel, même si l'entreprise a récemment suspendu un important projet d'investissement en Allemagne pour améliorer sa situation financière.
Si Intel devait conclure un accord avec Qualcomm, cela pourrait toutefois soulever des préoccupations antitrust, car les deux entreprises opèrent dans un secteur fortement concentré et se disputent des parts de marché dans le domaine des puces pour PC. Les entreprises pourraient soutenir qu'une fusion est dans l'intérêt de la sécurité nationale, mais de tels arguments n'ont pas toujours convaincu les autorités américaines par le passé.
Les conditions préliminaires du programme de soutien gouvernemental ont été annoncées dès mars de cette année. Ce serait le plus grand paquet individuel attribué dans le cadre du « Chips and Science Act » – un programme visant à promouvoir la production nationale de semi-conducteurs et à réduire la dépendance aux chaînes d'approvisionnement asiatiques. Il s'agit d'un élément central de l'agenda politico-industriel du président américain Joe Biden.
Par ce financement, le gouvernement veut renforcer la compétitivité de l'industrie des semi-conducteurs des États-Unis et, en particulier, assurer la position d'Intel en tant que « champion » de l'industrie américaine des puces. La secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, avait déjà qualifié l'entreprise par le passé de composant indispensable de l'infrastructure technologique des États-Unis.
L'urgence de conclure le financement augmente à l'approche des élections américaines du 5 novembre.
Les récents problèmes d'Intel sont liés aux pertes massives résultant de son programme d'investissement pluriannuel de plusieurs milliards visant à augmenter ses capacités de fabrication. Ces pertes n'ont pas pu être compensées par les revenus du secteur des puces pour PC et serveurs ou par les nouveaux clients de la fonderie.
En plus de la subvention de 8,5 milliards de dollars, Intel pourrait se voir octroyer jusqu'à 11 milliards de dollars en prêts. Au total, Intel s'est engagé à investir plus de 100 milliards de dollars dans l'expansion de ses capacités de production aux États-Unis, notamment dans les États de l'Ohio, du Nouveau-Mexique, de l'Arizona et de l'Oregon.
Au milieu de ces négociations, Intel a cependant également connu quelques développements positifs. Au début de ce mois, l'entreprise a annoncé qu'elle développerait, en coopération avec Amazon, une puce IA basée sur sa technologie de fabrication « 18A » la plus récente et la plus avancée. Cela fait partie d'un accord-cadre « pluriannuel et de plusieurs milliards de dollars », dans lequel les deux entreprises investiront dans le développement de conceptions de puces sur mesure.