Business

Débat sur les câbles électriques : Pourquoi la Suède bloque la politique énergétique de l'Allemagne

Die Hansa PowerBridge pourrait renforcer l'approvisionnement en électricité de l'Allemagne – mais la Suède pose des conditions. La ministre Busch exige : Réformez votre marché, sinon le câble ne sera pas en place.

Eulerpool News 18 déc. 2024, 10:08

Le coup sévère de la Suède contre l'Allemagne pourrait secouer le marché énergétique européen. Ebba Busch, ministre suédoise de l'Énergie et de l'Économie, fixe des limites claires : Sans réformes profondes du marché allemand de l'électricité, la Hansa PowerBridge – un câble électrique de 700 mégawatts entre la Suède et l'Allemagne – ne deviendra pas une réalité.

C'est une pilule amère pour Berlin. Le marché allemand de l'électricité attire actuellement massivement de l'électricité bon marché des pays voisins, ce qui fait grimper les prix pour les consommateurs suédois. « Tant que l'Allemagne n'aura pas mis son système en ordre, le projet restera en suspens », a déclaré Busch sans équivoque. Le message : l'Allemagne doit diviser le marché en zones et accroître l'efficacité de la distribution de l'électricité.

Was steckt hinter der Hansa PowerBridge ?

Le projet de la Hansa PowerBridge prévoit de relier le sud de la Suède à l'Allemagne sous la mer Baltique. Un projet qui pourrait resserrer le marché européen de l'électricité – et qui est urgent. Car le continent vit actuellement ce que Busch décrit comme un « conte d'énergie précaire » : des prix oscillant entre des sommets vertigineux et des valeurs négatives. La semaine dernière, le sud de la Suède a payé jusqu'à 190 fois plus pour l'électricité que les régions du nord.

Le contexte est le déséquilibre géographique du réseau électrique suédois. Le nord de la Suède produit d'énormes quantités d'hydroélectricité, mais les infrastructures ont du mal à transporter l'énergie vers le sud. À Göteborg – siège de Volvo et SKF – ça bouillonne déjà. Un cadre supérieur suédois a averti : « Si nous ne réglons pas bientôt la politique énergétique, de grandes parties de l'industrie risquent de s'effondrer. »

Allemagne : un marché de l'électricité sans système ?

La demande de Busch vise la structure chaotique du marché de l'électricité allemand. L'Allemagne achète de l'électricité là où elle est la moins chère – souvent en Scandinavie. Pour la Suède, cela a des conséquences fatales : « l'exportation » d'électricité bon marché fait grimper les prix pour les consommateurs nationaux. Busch avertit : « C'est un moment triste pour l'Europe, lorsqu'un pays comme la Norvège envisage de se déconnecter du réseau. » Un coup de griffe qui risque de faire mal à Berlin.

Mais l'Allemagne a elle-même suffisamment de chantiers. Depuis la sortie du nucléaire après Fukushima en 2011, les coûts énergétiques sont sous pression. Le vent et le solaire fournissent certes des quantités massives d'électricité - mais seulement si le dieu météo Zeus le permet. En période de lulles, les prix explosent.

D'autres pays tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a récemment qualifié le système énergétique européen de « boîte noire » qui doit être rendue plus transparente et mieux réglementée. L'appel à une autorité centrale de surveillance de l'UE se fait de plus en plus entendre.

Énergie nucléaire : le conflit latent

Derrière le débat sur les câbles électriques se cache un conflit fondamental : l'énergie nucléaire. La Suède, autrefois elle-même engagée dans un parcours anti-nucléaire, a changé de cap et investit massivement dans de nouvelles centrales nucléaires. Busch a souligné : « L'Europe doit cesser de mener des luttes politiques sur l'énergie nucléaire. » Une pique envers le ministre de l'Économie allemand des Verts, Robert Habeck, a suivi immédiatement : « Aucune volonté politique ne peut suspendre les lois de la physique – pas même Dr Robert Habeck. »

La France, traditionnellement pro-nucléaire, applaudit la Suède. L'Allemagne, en revanche, reste le paria de la question nucléaire.

Le réseau électrique européen avant le test de stress

La pression sur le réseau électrique européen augmente. L'agence énergétique de l'UE, Acer, avertit déjà : les coûts des réseaux électriques pourraient doubler d'ici 2050 si des investissements massifs ne sont pas réalisés. Cela signifie : sans réformes, une crise énergétique gigantesque menace l'Europe.

Pour Busch, la chose est claire : le marché allemand a besoin d'une mise à jour, et l'Europe doit accepter la technologie du futur – à savoir l'énergie nucléaire. Sinon, des projets comme le Hansa PowerBridge ne resteront qu'un fil vers nulle part.

Le Hansa PowerBridge attend. La volonté de réforme de l'Allemagne aussi.

Professional-grade financial intelligence

20M+ securities. Real-time data. Institutional insights.

Trusted by professionals at Goldman Sachs, BlackRock, and JPMorgan

Nouvelles