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Kering s'attend à une chute des bénéfices après les pertes en Chine
Kering annonce : Chiffre d'affaires trimestriel en baisse de 11% par rapport à l'année précédente – Le marché réagit avec inquiétude.

Le groupe français de luxe Kering connaît une baisse significative de son résultat opérationnel et s'attend à une diminution de son résultat opérationnel récurrent de 40% à 45% au premier semestre par rapport à la même période de l'année précédente. Cela fait suite à une diminution des ventes de 11% au premier trimestre, période durant laquelle l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 4,50 milliards d'euros, conforme aux attentes des analystes.
La marque Gucci, principale source de revenus du groupe, particulièrement affectée avec un chiffre d'affaires en baisse de 21% à 2,08 milliards d'euros. Selon le PDG Francois-Henri Pinault, les conditions de marché, notamment en Chine, ainsi que le repositionnement stratégique de certaines marques, y compris Gucci, ont été des défis qui ont accentué la pression sur les résultats d'entreprise.
Les nouvelles collections de Gucci, disponibles en magasin depuis la mi-février, ont été très bien accueillies, en particulier dans les secteurs du prêt-à-porter et de la chaussure. Cependant, ces signaux positifs pourraient être éclipsés par le ralentissement général du secteur des biens de luxe, qui a perdu de son élan après le boom lié à la pandémie, en raison de taux d'intérêt élevés et de l'inflation, pesant notamment sur les consommateurs moins aisés.
Malgré les investissements prévus dans ses boutiques de mode pour revitaliser Gucci, avec Sabato de Sarno en tant que directeur de création, les analystes préviennent que les améliorations pourraient ne se manifester qu'avec le temps. Ces investissements surviennent à une période où les tendances de vente du secteur commencent à se normaliser.
Les analystes de S&P Global Ratings notent que les marques qui s'adressent à une clientèle soucieuse de son statut, et qui constituent la majorité de la clientèle de Kering, pourraient faire face à des conditions plus difficiles en période de ralentissement macroéconomique. En revanche, les marques de luxe qui ciblent une clientèle haut de gamme devraient obtenir de meilleurs résultats, car ce segment de clients est plus résistant en temps difficiles.
Dans ce contexte de marché difficile, marqué par une reprise en Chine plus lente que prévu et par une baisse générale de la confiance des consommateurs et des dépenses discrétionnaires, Kering est confronté au défi de repositionner ses marques tout en restant financièrement stable.