Le géant du luxe LVMH n'a pas atteint les attentes en matière de chiffre d'affaires au troisième trimestre, mais la réaction des investisseurs a été étonnamment calme. Le chiffre d'affaires de l'activité principale, mode et maroquinerie, qui comprend des marques renommées comme Louis Vuitton et Dior, a baissé de 5 % pour atteindre 19,08 milliards d'euros. Le marché chinois, autrefois un moteur de croissance important, a particulièrement montré des signes de recul, les consommateurs étant finalement devenus plus prudents.
Malgré cette évolution négative, les marchés boursiers ont réagi de manière minimale. LVMH a perdu moins de valeur que prévu, et le facteur de cours a peu chuté, tandis que les concurrents ont dû subir des pertes plus importantes. Avec un facteur d'évaluation de 21 fois les bénéfices attendus pour l'année à venir, LVMH se situe près des multiplicateurs de cycle moyen de 23 à 24 fois, comme le note Thomas Chauvet de Citigroup. Cela indique que le marché interprète le recul des ventes comme un phénomène temporaire dans un ralentissement macroéconomique majeur qui pourrait bientôt s'inverser.
Les analystes continuent de tabler sur des taux de croissance à un chiffre moyen pour LVMH l'année prochaine, en se basant sur l'espoir que les mesures de relance ambiguës de la Chine stimuleront les dépenses de consommation. Cependant, l'incertitude demeure quant à la capacité du secteur du luxe à retrouver une croissance rapide après la reprise suite à la pression macroéconomique. Les hausses de prix pourraient dissuader certains clients, et la tendance au « luxe discret » soulève des questions sur l'attractivité des produits.
Alors que les marques super-premium comme Hermès et Ferrari sont moins vulnérables aux fluctuations macroéconomiques, LVMH lutte avec un faible élan chez Louis Vuitton et Dior. Une analyse de Bernstein sur l'attractivité des marques montre que ces principales marques du groupe ont perdu de leur dynamisme. De plus, LVMH est en pleine transition créative et organisationnelle, nécessitant du temps pour produire des effets.
La prime d'évaluation de LVMH par rapport à l'ensemble du secteur du luxe est passée d'environ 40 % en mars à environ 6 %, selon les données de Bloomberg.