Vague de protestations en Slovaquie contre les projets de réforme de la radiodiffusion

En Slovaquie, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les derniers plans du gouvernement visant à restructurer la radiodiffusion et la télévision de service public, connue sous le nom de RTVS. La colère des masses, qui s'est exprimée dans les plus grandes villes du pays, a principalement été attisée par les initiatives de l'équipe gouvernementale de gauche nationaliste dirigée par le Premier ministre Robert Fico. Les organisateurs du mouvement de protestation, les partis d'opposition libéraux "Slovaquie Progressiste" et "Liberté et Solidarité", dessinent le tableau d'un paysage médiatique dont l'indépendance serait menacée par l'intervention gouvernementale ; ils craignent que RTVS ne devienne un outil de propagande. Des banderoles portant le message "RTVS nous appartient !" et des représentations critiques de la ministre de la Culture, Martina Simkovicova, une ancienne présentatrice de télévision sans affiliation partisane, mais proposée par le parti populiste de droite SNS, témoignaient de la méfiance des manifestants. On attribue à Simkovicova un penchant pour les théories du complot et la négation du coronavirus, ce qui constitue un signal alarmant dans le contexte des contenus médiatiques. Il y a tout juste quelques jours, la ministre a introduit une proposition de loi au gouvernement prévoyant la transformation de RTVS en une nouvelle entité appelée "STaR". La réaction scandalisée ne s'est pas fait attendre : plus d'un millier d'employés de RTVS ont exprimé leur protestation à travers une pétition et n'ont pas hésité à menacer d'une grève. La European Broadcasting Union, dont RTVS est également membre, a émis de vives critiques ; selon elle, les plans de réforme compromettent l'indépendance du média. Des ONG envisagent d'informer la Commission européenne, et même la présidente Zuzana Caputova a exprimé clairement son opposition au projet de réforme. Les événements en Slovaquie symbolisent les tensions entre le contrôle politique et la liberté journalistique dans la démocratie médiatique contemporaine et sont observés avec une grande attention par un public international.