Attendue baisse des taux d'intérêt au Pérou malgré une inflation sous-jacente élevée

La Banque centrale du Pérou a surpris jeudi en abaissant son taux directeur, ignorant l'inflation sous-jacente toujours élevée, alors que l'économie croît déjà plus rapidement que prévu et n'a pas besoin de soutien supplémentaire de la politique monétaire. Le taux directeur a été réduit d'un quart de point à 5,5 %, comme prévu par quatre des dix analystes interrogés par Bloomberg. Les six autres analystes avaient anticipé le maintien du taux à 5,75 %. Les décideurs sont préoccupés par l'inflation sous-jacente – les hausses de prix hors coûts alimentaires et énergétiques – qui est restée constante autour de 3 % depuis février, sans signe d'accalmie. Parallèlement, l'inflation globale a diminué à 2,13 %, s'approchant ainsi de la fourchette cible médiane de la Banque centrale. La Banque centrale a déclaré dans un communiqué sur la décision de taux : « L'inflation sous-jacente en juillet a montré moins de persistance que les mois précédents. » Elle a également prévu que l'inflation globale devrait continuer à osciller autour de 2 %, tandis que les indicateurs économiques sont positifs pour le troisième mois consécutif. Sous la présidence de Julio Velarde, le Pérou a abaissé ses taux d'intérêt à partir d'un sommet de 7,75 % en septembre dernier et a ramené l'inflation d'un pic de 8,81 % à son niveau actuel. Le taux d'inflation du Pérou est le plus bas parmi ses homologues et le taux directeur – à égalité avec le Chili – est le plus faible parmi les grandes économies d'Amérique latine. Le même jour, la Banque centrale du Mexique a également réduit son taux directeur pour la première fois depuis mars d'un quart de point à 10,75 %, tout en laissant entendre des réductions supplémentaires. Une activité économique supérieure aux attentes soulage la Banque centrale indépendante de la nécessité de baisser les taux. L'économie s'est expandée de plus de 5 % en avril et mai. Néanmoins, le ministre des Finances, Jose Arista, a souligné le mois dernier que le « seul problème » qu'il voyait était que la Banque centrale ne réduisait pas les taux assez rapidement. Malgré les plaintes répétées d'Arista cette année, la présidente Dina Boluarte s'est montrée optimiste, affirmant que la croissance économique dépasserait les prévisions initiales du gouvernement de 3,1 % d'ici la fin de 2024.